dimanche 1 février 2015

Simenon - La mort de Belle

Allez, un petit Simenon en ouverture. Comme d'hab' avec le père de Maigret, on hésite entre le roman et la très grosse nouvelle. La simplicité, la lenteur de l'intrigue donnent l'impression trompeuse de la nouvelle, le nombre de pages ramènerait plutôt au roman. Spencer Ashby, quadragénaire américain, se retrouve accusé du meurtre de la fille d'une amie de sa femme, étranglée dans sa propre maison, alors qu'il était à quelques mètres de la victime. Il est suspect n°1, et même s'il fait face, plus ou moins, choses et gens autours de lui commencent à se déliter, à changer par bribes.

La mort de Belle, c'est, doucement, une pièce en 4 actes : avant le crime, après le crime, "après après" le crime, puis "outro" et fin. Simenon prend le temps de poser personnages et situations, son héros, surtout, pour qui l'on se prend d'amitié pour chaque détail de ce qu'il est. Parce qu'il est prof serein, fumeur de pipe, mari-ami, menuisier amateur, et parce qu'il s'accorde un nombre fixe de scotch & soda chaque soir. Et, autours de lui, la fidélité hésitante, ou le doute in fine, ou la veulerie des autres. Les rapports aux femmes qui se créent ou évoluent. Comme très souvent chez Simenon, un événement fait sortir de ses rails bien tracés la vie d'un personnage plus ou moins commun. Et le roman expose comment ce personnage retrouve (ou pas) les rails de cette existence. Ou réalise son destin, trouve une fin logique (voir La veuve Couderc, par exemple).

Un bon Simenon, que l'on aime ou pas la fin, mais fin et mesuré, doux plutôt que lent dans sa progression. Le tout dans l'ancienne édition moche et rassurante de l'intégrale Simenon aux Presses de la Cité.





La mort de Belle, 1951 in Tout Simenon tome 6, éditions Presse de la Cité 1989 - 100 pages. 

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