lundi 30 mars 2015

Terry Pratchett - Coup de Tabac

J'ai rédigé cette chronique avant le décès de Terry Pratchett, lequel m'a vraiment foutu les boules. Ca ne change rien à ce que je pense du livre, assez médiocre (pour un Pratchett). Mais quand même. Ce que j'avais écrit, je ne m'attendais certainement pas à ce que ça tombe trois semaines après.

Le texte original, donc :


Coup de tabac, 34e volume des Annales du Disque-Monde. "Vimaire's back", toujours réjouissant, au moins sur le papier, 'fin j'veux dire avant la lecture quoi. C'est pas que Pratchett tire à la ligne, c'est qu'il en vient à s'auto-caricaturer.

Depuis Au Guet !, on a connu Vimaire sauvant des animaux, des humains, des nains, des trolls, des agents, des civils, des femmes, des enfants, des villes, des golems, des pays entiers (de la guerre),... Mais là, une espèce entière, ça commence à faire un peu beaucoup.  : Les efforts conjugués de Vétérini et de Sybil envoient Vimaire en vacances à la campagne, à sa grande fureur. Oh surprise, sous les pâquerettes le flic décèle assez rapidement que ça sent le snouf, pour pas dire le crime contre l'humanité. Ou, en l'occurrence, la gobelinité.

Bon, déjà, le coup du peuple qu'on opprime et qui en fait est merveilleux sous des dehors peu sexy, Pratchett nous a déjà fait le coup dans Allez les mages !. Ensuite, le parallèle avec l'esclavage des Noirs américains (les gobelins sont vus comme des êtres inférieurs, affublés de tous les défauts, ont été pour certains kidnappés et vendus comme esclaves,...) est un peu lourd. Je dis pas que parler de vraisemblance au sujet du Disque-Monde soit intelligent, m'enfin là on se retrouve quand même dans un coin de campagne anglaise typique, qui serait arrosée par l'équivalent du Mississipi, et où se baladent des navires à roues à aube... . Enfin (et surtout), l'homme au grand chapeau noir réduit de plus en plus son héros à une caricature de lui-même, à ses cigares, sa mâchoire carrée. Vimaires est trop badass, puis pas assez, puis bof. Notre divisionnaire au morion finit par n'être qu'une collection de tics, lutte des classes et "Ténèbres qui convoquent". Le livre irrite doucement à cause de cela. Et puis bon, à telle ou telle page, le Sam' fout son poing dans la gueule à quelqu'un, et ça fait toujours du bien par où ça passe.

On sait tous que Pratchett a l’alza, que l’hiver vient et que l'eau ne va pas tarder à dormir, qu’il faudra bien que les annales s’arrêtent. Sauf « collaborateur », nègre plus ou moins avoué, ou repreneur indésirable, tirant sur la corde pour faire d'une oeuvre une "licence". Alors on profite, Lisons heureux en attendant la mort.



Terry Pratchett, Coup de Tabac, 2012 - Editions l'Atalante, 480 pages

Coup de Tabac, de Terry Pratchett, éditions l'Atalante, 480 pages, 21€.